La Villa gallo-romaine de Chiragan

En 1826, après un glissement de terrain dû à un violent orage, Alexandre Dumège, archéologue et co-fondateur de la société archéologique du midi de la France, découvre dans un champ de Martres-Tolosane les premiers bustes d’empereurs, des fragments des bas-reliefs des douze travaux d’Hercule et des sculptures de divinités. Les fouilles ont duré jusqu’à la fin du 20e siècle. C’est l’archéologue, Léon Joulin, qui de 1897 à 1899, reprend l’étude du site de Chiragan à Martres-Tolosane. Il démontrera sur des bases scientifiques, qu’il s’agit là, d’une seule et immense villa.

L’époque à laquelle se situe cette villa correspond à l’antiquité romaine du 1er siècle après J.-C. jusqu’au 5e siècle après J.-C. La Narbonnaise qui s’étendait sur une large partie du sud de la France avait une première garnison installée à Toulouse et une deuxième à Martres-Tolosane (en direction des Pyrénées par la vallée de la Garonne).

La Villa Chiragan est la deuxième Villa la plus luxueuse d’Europe, après celle de l’Empereur Hadrien à Tivoli à côté de Rome. Située, en bord de Garonne, entre le quartier St-Nicolas et l’ancien moulin, ce lieu était approprié à l’installation d’une civilisation, car le commerce pouvait se faire par voie fluviale. La villa de Chiragan s’étendait sur environ 16 hectares, sur 3 terrasses depuis la Garonne. Elle était clôturée par des murs et se divisait en 3 grandes parties (Pars Urbana, Pars Rustica, les Thermes). Plus de 300 sculptures au total ont été retrouvées dont des dizaines de bustes d’Empereurs, elles sont depuis exposées au Musée Saint-Raymond de Toulouse.